Le blog de Jean-Marc Ben

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Tag - Jean-Marc Ben

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jeudi 22 octobre 2009

Eras Metal: mon intervention en conseil municipal (21/10/2009)


Pour vraiment comprendre pourquoi il est important de refuser l’implantation d’Eras Metal, il faut revenir sur la genèse du projet. En tant qu’adjoint à l’environnement de l’ancienne municipalité, je peux dire en connaissance de cause qu’Eras Metal n’a pas joué la transparence. A aucun moment. Voilà un projet qui déclarait s’inscrire dans une perspective de développement durable. De quoi séduire, en principe, les plus écolos d’entre nous, sur le papier en tout cas. J’ai donc remanié le premier projet de délibération en l’amendant de fortes réserves et de demandes précises, également reprises dans un courrier versé à l’enquête publique. Autrement dit, l’avis qui devait être formulé par l’ancienne municipalité le 8 février 2008 n’avait été rendu favorable qu’à la condition, pour Eras, de respecter les recommandations de la ville. Les réponses à nos questions ne sont jamais venues. Même pas une demande de rendez-vous pour en discuter. Puis sont arrivées les élections municipales un mois plus tard, la nouvelle équipe municipale a voulu, à juste raison, reconsidérer le dossier Eras et le conseil municipal du 25 juin 2008, à 45 voix pour et 6 abstentions, s’est réservé le droit de se « positionner défavorablement… en cas d’absence de garanties ». Finalement, une réunion a été organisée le 1er juillet 2009 avec les représentants de l’entreprise, où on a pu percevoir qu’il y avait peu d’évolution par rapport au projet initial. Sur le problème des boues chargées en métaux lourds, le rejet s’effectuerait toujours dans le Bassin Ravisse sans véritable traitement de la pollution. Sur la pollution atmosphérique, on ne peut pas grand-chose contre les dioxines et les furanes, qui ne peuvent être contrôlés en continu (Frédéric MODRZEJEWSKI de la DREAL ex-DRIRE a d’ailleurs confirmé ma remarque). Et le clou de la soirée aura été la non réponse d’Eras Metal sur la question du transport. J’avais en effet rappelé la nécessité d'éviter une rotation importante de camions en utilisant le rail. Penser que le développement économique passe obligatoirement par le développement du transport routier est une hérésie au regard de la crise écologique, du réchauffement climatique, et de l’épuisement des ressources naturelles. C’était aussi un problème de sécurité. Et c’était surtout l’une des recommandations les plus fortes de la municipalité, qu’Eras Metal a totalement ignorée. Evidemment ça ne crée pas un climat de confiance.

Je n’oppose pas l’environnement à l’économie. Mais je ne suis pas pour que notre économie calaisienne se spécialise dans les usines polluantes. Il n’y a pas de quota en ce domaine mais nous avons dépassé depuis longtemps le seuil du raisonnablement soutenable. Avec Eras, la somme des risques est supérieure aux impacts positifs. Regardons désormais vers l’économie verte, c’est une idée qui fait son chemin ; elle seule peut permettre le développement des PME et la création d’emplois durables dans le Calaisis. Ca ne sera pas une surprise. Je vous rejoins sur cet avis défavorable et je suis fier de pouvoir porter cette parole avec le Mouvement Démocrate qui s’est, très tôt, clairement positionné contre Eras.


Jean-Marc Ben


mercredi 7 octobre 2009

URGENT ! Manifestation ce soir à Calais !


Le collectif C'SUR appelle la population à manifester ce mercredi 7 octobre, à 18h30, au Parc Saint Pierre (angle du cinéma l'Alhambra) contre le charter de la honte.


charterhonte.jpg
« Alors que les conditions humanitaires et de sécurité ne cessent de se dégrader en Afghanistan, la France et la Grande-Bretagne tentent une opération conjointe. L'Afghanistan est un pays en guerre. Il est inacceptable d'y renvoyer ceux qui s'en sont enfuis à la recherche d'une protection en Europe ».

« Les "charters conjoints", qui sont contraires au principe d'interdiction des expulsions collectives, conduisent à des pratiques arbitraires, discriminatoires et inhumaines, au mépris des droits fondamentaux des personnes. Nous réaffirmons qu'il est urgent de rendre son sens au droit d'asile en Europe en prévoyant un mécanisme permettant à tout réfugié de solliciter une protection dans le pays de son choix. En l'attente, la France peut, et doit, suspendre l'application du règlement de Dublin afin d'accueillir sur son sol les personnes qui continueront à fuir les conflits pour trouver refuge en Europe. »

dimanche 4 octobre 2009

"Action Discrète" sur Canal +

Le préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet de Florian, porte plainte, rien de choquant jusque là puisqu'il soutient qu'"on ne peut pas travestir ainsi l'action publique". Là où on peut être plus sceptique, c'est lorsqu'il donne la raison de son "indignation": il serait "humiliant" de représenter ainsi les migrants.

Je crois surtout que les autorités se sentent morveuses sur leur coup de force du 22 septembre.

Le préfet aurait dû se taire. Non seulement il manque d'humour, mais en plus il n'a pas compris vers qui était dirigé ce sketch, caricatural et provocateur par nécessité. C'est le principe du genre. Va-t-on poursuivre en justice nos chansonniers modernes et tous les humoristes de la télévision et de la radio ? Je trouve particulièrement provocateurs les propos du préfet qui parle au nom des migrants. Où s'est trouvée la véritable humiliation de ce 22 septembre, et toutes les autres humiliations qu'ont dû endurer depuis les migrants. L'abbé Boutoille n'a-t-il pas raison lorsqu'il dit: "J'ai toujours dénoncé que les migrants étaient, en effet, moins bien traités que les animaux d'un chenil. Aujourd'hui, ils n'ont pas de toit, le seul point d'eau qui était à la "jungle" a été détruit..."

Certes le sketch est atroce, comme la situation des réfugiés. Et c'est bien là que réside le scandale, pas dans la diffusion d'"Action Discrète" !




vendredi 2 octobre 2009

Le démantèlement de la "jungle" de Calais, l'ignominie en images

Je ne publie pas cette vidéo pour l'intervention de Dominique Dupilet, qui est juste au demeurant parce qu'elle dénonce l'hypocrisie du gouvernement, mais pour ces images de Calaisis TV qui montrent bien la désespérance, le désarroi de ces jeunes migrants et la "dégueulasserie" érigée en loi de la République. Honte à vous, Monsieur Besson, honte à vous, Madame Bouchart, qui vous portez caution de cette ignominie. Voilà, c'est dit. Rien n'est réglé. Vous organisez votre communication sur la détresse de ces pauvres malheureux et en parlant au nom des Calaisiens pour assumer votre basse besogne. On en reparlera dans quelques mois... ou peut-être moins.

 

Jean-Marc Ben





Communiqué de Salam, 02/10/2009

BESSON CONTINUE SON SHOW


Après la destruction de la jungle des Afghans, un petit retour accompagné en exclusivité avec une équipe de TF1, le ministre a aujourd'hui honoré Calais d'une 3ème visite. La révolution de 1789 n'a rien changé. Monsieur BESSON a sa cour et sa nuée de photographes, de journalistes qui le suivent. Démocratie vous avez dit démocratie ? Un petit tour devant les maisons des éclusiers qui étaient détruites ce matin grâce à l'accord du conseil régional, un petit tour devant la tente qui servait d'abri aux Soudanais et hop le programme est bouclé. Qu'a t il vu ou plutôt que n'a t il pas vu ? Il n'a pas rencontré les afghans qui sont revenus des centres de rétention de Lyon, Marseille, Nîmes, Toulouse, Rennes, Vincennes, Maisnil Amelot… Il n'a pas non plus parlé avec les mineurs qui sont dans les rues, sous les ponts, disséminés dans Calais. Hier, il était à Senlis. Des mineurs y sont dans un foyer d'adultes. Ce n'est pas leur place ils devraient être dans des foyers pour jeunes et accueillis dans des familles d'accueil. Combien accepteront de rester en France ?
Tous les soirs, nous essayons d'avoir un hébergement pour plusieurs afghans et africains qui n'en peuvent plus de traîner dans Calais, d'être sans arrêt harcelés par les forces de l'ordre. Nous appelons le 115. Pas de place. Du moins il y a des places mais comme l'a dit une personne du foyer Bethel à Calais : "la sous-préfecture nous a donné des instructions pour ne pas accepter des personnes sans papiers." Une question nous a également fort étonnés venant de l'interlocutrice du 115 : "quel projet a ce monsieur ?" Je ne pense pas que les SDF français pour être pris en charge doivent avoir un projet...
Un jeune afghan qui est revenu après avoir fugué d'un foyer nous a a dit. " In Afghanistan Papa et Maman sont morts. Quand les policiers m'ont emmené vers un foyer quand la jungle a été détruite, l'un d'entre eux m'a giflé. Pourquoi ? Je n'avais rien fait de mal je te jure ". Que lui répondre ? Comment un gosse de 15 ans peut il envisager de rester en France quand il est maltraité de cette façon. Monsieur BESSON peut continuer son cirque, visiter autant de tentes, de maisons détruites qu'il lui plaira, la réalité le rejoindra bien vite. Les migrants reviendront tous et comme un afghan m'a dit l'autre soir : "tu sais mamy ils ont peut être détruit la jungle, mais ils n'ont pas détruit les afghans...".
En rendant les migrants encore plus vulnérables il les jette encore plus dans les mains des passeurs. Lui qui affirme vouloir démanteler tous les réseaux mafieux. C’est vrai qu’annoncer avec moultes précisions la destruction des jungles est surement la meilleure façon d’arrêter les passeurs !!! Madame le Maire de Calais s'est félicitée que le "problème avait été déplacé". Effectivement, Madame, le "problème" est sous les fenêtres de l'hôtel de ville à quelques pas du beffroi... Le préfet s'insurge contre un canular de Canal Plus qui mettait en scène de faux migrants. Nous aimerions qu'il puisse aussi s'indigner quand nos amis migrants sont expulsés des jungles, à coups de rangers, de matraques, en les tirant par les pieds en les humiliant, en les "triant", les mineurs d'un côté, les majeurs de l'autre, quand nos amis sont poursuivis, harcelés, gazés, menacés. Hier matin au Tribunal de Coquelles le même préfet a demandé le renvoi vers l'Afghanistan pour 2 prisonniers. Mais l'Afghanistan bien sur est pacifié, n'est -il pas vrai ???

lundi 28 septembre 2009

Les Terres Saint-Roch: "Terre-Mer-Air", un projet téméraire (Nord Littoral)


terre-mer-air-un-pro-4abe32de_jpg.jpgLe mercredi 23 septembre dernier, les enfants du club nature de CLAEPP de Françoise Boyaval la responsable et Nadine Ansel, l'animatrice, ont été bouleversés par la présence d'un solvant déversé aux abords du plan d'eau.

Faisant l'objet d'une fermeture immédiate par la municipalité pour des raisons sanitaires, une analyse actuellement en cours permettra d'en déterminer la nature. Or, il avait été programmé par les enfants d'un quartier un ramassage des déchets dans le cadre d'une opération de nettoyage du site. « Les enfants sont très attachés aux terres Saint-Roch, c'est un poumon vert au coeur de leur quartier, ils vont être très déçus », souligne Jean-Paul Bué, président des Guides Nature. Effectivement, les petits n'ont pas manqué de s'indigner en essayant de comprendre le pourquoi d'une telle action. Les terres Saint-Roch dont l'entrée est située avenue Roger-Salengro, juste à coté du magasin floral Orange et Vert offre la possibilité de belles ballades autour d'un plan d'eau de 25 000 m2. Ancienne gravière, appelée autrefois "la flaque Carpentier", les terres Saint-Roch, outre le coté ludique de la promenade, permettent aux habitants du quartier de pratiquer la pêche et les sports de plein air en toute sécurité. Le coté pédagogique est accentué par la découverte de nombreuses variétés de plantes et de fleurs. Les animaux ne s'y trompent pas en élisant domicile sur le plan d'eau et ce sont canards, mouettes et cormorans qui viennent se reposer l'espace d'un instant. Les élus de la municipalité : Paula Marcq, adjointe en charge de la vie des quartiers, Jean-Marc Ben, conseiller municipal et Marcel Pidou, conseiller municipal et vice-président de Cap Calaisis, tous les trois nommés présidents d'honneur de l'association de Jean-Paul Bué n'ont pu que constater l'importance de ce lieu de vie en déplorant eux aussi les agissements d'irrespect envers l'environnement.

En attendant les ruches

Invités à rencontrer les enfants âgés de 6 à 12 ans du Club Nature du Claepp, ils ont pu également apprécier les derniers réaménagements effectués par la municipalité qui soutient Jean-Paul Bué dans son action pour l'écologie. Car lorsqu'on lui parle de projets, Jean -Paul Bué rétorque immédiatement «des projets, non... on va le faire, c'est en cours ! Terre, mer et air, cela pourrait donner le nom de Téméraire au groupe.» Et d'idées, il n'en manque pas, tout semble matière à cet infatigable défenseur de la nature de sauver la planète par des petits gestes de tous les jours et par une prise de conscience qui ne peut se faire sans éducation.« Nos meilleurs ambassadeurs ce sont les enfants ! », affirme le président. Celui baptisé à raison "Monsieur Environnement" s'engage au sein du quartier du Fort Nieulay en collaborant avec l'Éducation nationale par le biais de partenariat avec les écoles et lycées mais aussi les centres sociaux : Claepp ou Espace Fort ralliant les autres centres de loisirs.

Bientôt une mascotte

Le 29 septembre, lors d'une journée d'intégration des nouveaux arrivants à l'école Oran Constantine, une visite des lieux est programmée avec Jean-Marie Bacquet, président des parents d'élèves mais aussi futur président de l'Ecole de pêche crée en janvier 2010.Car les terres Saint-Roch c'est aussi la pêche d'anguilles, de sandre ou de brochet dont l'introduction de carpe coy viendra s'ajouter aux espèces dénombrées. Un miel des terres Saint Roch aussi a vu le jour et l'implantation de ruches très bientôt accueilleront les abeilles déjà présentes sur les massifs de fleurs. Yann Le Goff de UFC "Que choisir" était présent dans le cadre d'un partenariat établi sur le thème de la santé et de la nature. Les enfants élaborent en ce moment une mascotte pour les terres Saint Roch, certains pensent à Gazouille, la grenouille et d'autres ayant baptisé un des canards "Marcel" sont en pleine réflexion. La création d'une mare rue Ovide avec un observatoire pour l'étude des batraciens, des journées d'action de protection de l'eau et des forums axés sur l'emploi et sur les nouvelles techniques de l'habitat écologique rapprochant les jeunes et les entreprises de la région sont pour Jean-Paul Bué la condition nécessaire et suffisante pour avancer sur le terrain.

Pascaline LEMAIRE

dimanche 27 septembre 2009

Terres Saint-Roch, joyau naturel calaisien

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Mercredi 23 septembre, les enfants d'un centre de loisirs devaient se retrouver aux Terres Saint-Roch pour y effectuer un nettoyage du site, encadrés par les Guides Nature de Jean-Paul Bué. Invité en tant que président d'honneur de l'association, je m'apprêtais à vivre avec les enfants un grand moment de bonheur en partageant notre amour de la nature dans un site que j'ai contribué à créer avec le Service Ecologie Urbaine de la ville de Calais lorsque j'étais adjoint à l'écologie dans l'ancienne municipalité. Les Terres Saint-Roch, je le dis tout net, c'est notre bébé à nous, élus écologistes, à Ludivine Goidin, responsable du service, et bien sûr à Jean-Paul Bué, le président-fondateur des Guides Nature, mais ancien du service aussi, mon collaborateur de toujours, devenu au fil du temps simplement mon ami. Aujourd'hui, notre seul but est de consolider ce formidable outil de prise de conscience environnementale et d'en faire profiter les calaisiens, jeunes et moins jeunes. De ce point de vue, les nouveaux élus s'inscrivent parfaitement dans la continuité du travail que j'avais entrepris en tant qu'adjoint référent de l'époque. Je ne dis pas cela par nostalgie ou pour coller une ou deux trois réalisations à mon compteur, mais pour assurer la nouvelle équipe municipale de mon soutien constructif à tout ce qui va vraiment dans le sens de l'environnement. Ceux et celles qui lisent mon blog savent aussi que je reste critique sur certaines décisions prises par le maire et certains de ses adjoints. Ce n'est pas par opposition systématique (je laisse ça à d'autres) mais parce que je laisse parler avant tout ma sensibilité, écologiste avant tout. Sur les Terres Saint-Roch, ce mercredi, l'harmonie était totale, avec Paula Marcq, adjointe en charge des quartiers, et Marcel Pidou, conseiller municipal délégué en charge de la sécurité et de la prévention de la délinquance, vice-président de Cap Calaisis.

Cet écrin de verdure avec son plan d'eau est admirable, c'est un petit poumon vert dans la ville et un support pédagogique extraordinaire pour une meilleure prise en compte de la faune et de la flore locales, très riches. J'en ai suivi l'aménagement paysager, j'ai rectifié les quelques déviances que certains voulaient lui faire prendre. C'est la nature que j'ai voulu alors faire gagner. Nous y sommes arrivés. C'est donc avec beaucoup d'émotion que je me suis rendu sur les lieux, avec mes homologues élus, pour partager d'abord, pour réfléchir ensuite à la préservation du site et, plus généralement et symboliquement, de notre environnement planétaire.

Malheureusement l'opération de nettoyage n'a pu avoir lieu. Nous avons appris sur place que le plan d'eau a été pollué par vraisemblement un solvant, de couleur bleue. En vertu du principe de précaution, en attendant le résultat des analyses, l'accès au site a été fermé. C'est normal. Par contre la rencontre entre élus, enfants, parents d'élèves et associatifs a bien eu lieu, avec pas mal d'échanges qui ont montré l'attachement de chacun à ce site redevenu naturel par l'action de quelques passionnés. Avec une occasion de photo de famille. Je vous l'offre.


Jean-Marc Ben

Cercle de silence à Calais, mardi 22 septembre 2009 - Mon commentaire -

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COMMENTAIRE

45_Ben.jpgLe 22 septembre au matin a donc eu lieu le démantèlement de la jungle, opération surtout médiatique mais qui continuera de susciter plus de questions que d'apporter de véritables réponses. Au fond, et de façon encore moins glorieuse, le gouvernement nous a fait un remake de Sangatte. Comme Sangatte, mais plus rapidement qu'alors, on peut dire que c'est un échec. L'objectif premier, annoncé à longueur de communiqués et de visites ministérielles, c'était d'éradiquer les réseaux de "passeurs armés". Non, on ne rit pas, l'occasion s'y prête mal, mais quand même... Dans une situation de guerre déclarée comme celle-là, on n'invite pas les passeurs à déguerpir avant l'assaut final ! La mise en scène est évidente: il fallait entourer l'opération de quelques artifices. On cible la communication en dramatisant la situation (à l'extérieur, la jungle est bien ressentie comme une zone de non-droit, à feu et à sang) et en préparant les esprits à l'offensive générale. On désigne l'ennemi: les passeurs. Et les CRS qui vont débarquer deviennent comme dans un film américain une armée de libération. Et pour faire plus vrai, quelques centaines de migrants disparaissent avant l'assaut, sans doute "échangés" avec les services secrets britanniques, pour montrer l'efficacité de l'intervention. De la fiction, direz-vous ? On imagine bien un deal, savamment orchestré, comme un échange de bons services. Les anglais pouvaient bien faire un geste quand même, pour nous qui les protégeons de l'"invasion islamiste". On fait plaisir à l'UMP et aux franges les plus réactionnaires du pays. Mais attention, au risque de me répéter, c'est un cadeau à l'extrême-droite qui saura bien un jour tirer les marrons du feu, surtout quand la population calaisienne s'apercevra de la supercherie. Car rien ne changera, tant que la problématique ne sera pas gérée à l'échelle européenne.
Bon, revenons au cercle de silence organisé le soir même par les associations. J'y ai participé, avec quelques amis Cap21 et MoDem. J'y ai rencontré, pour les politiques locaux, des militants Verts et NPA. Je comprends que tout le monde politique ne puisse pas être là en même temps au même endroit (ce qui a été mon cas pour le matin car n'étant pas un professionnel de la politique je n'ai pas cette disponibilité qu'ont certains) mais à 18h30, on a quand même plus de possibilité, non ? Or je n'ai vu aucun représentant socialiste ou communiste à ce rendez-vous. Comme on n'a vu aucune prise de position officielle contre le coup de force gouvernemental. Je trouve que c'est triste. Pour l'anecdote, mes amis et moi apercevons en face de nous quelques drapeaux estampillés PCF. Nous ne reconnaissons aucun de ces porteurs, et pour cause. L'un d'entre nous (le plus audacieux) va à leur rencontre et apprend qu'ils viennent de Marly ! Des communistes de Marly à l'insu de la section de Calais du PCF ? Surréaliste, non ?

Non, je ne suis pas étonné de ces défections politiques. Les élus écologistes de l'ancienne majorité municipale de Jacky Hénin ont été les seuls, longtemps, à poser la question des réfugiés au Conseil Municipal. On se souviendra des altercations que nous avions sur ce sujet. Le PS et le PC n'ont d'ailleurs jamais été très clairs sur la fermeture de Sangatte. Qui a demandé la fermeture du centre ? Des élus de la majorité, le maire socialiste de Sangatte en 2002, André Ségard, le député socialiste de la circonscription, Jack Lang, et le maire communiste de Calais, Jacky Hénin. Jacky Hénin, le maire communiste de Calais, qui a accompagné Nicolas Sarkozy à Londres, estime que "les États ont agi avec humanité" et que "lorsqu’on voit la vitesse à laquelle on est parvenu à un accord, on se dit qu’on a perdu beaucoup de temps avant". Satisfait lui aussi, le député Jack Lang... Depuis, les avis se sont recentrés sur un discours plus politiquement correct (ils savent s'adapter) mais on sent encore aujourd'hui la gêne par rapport à leurs propos de 2002. André Ségard fera même passer au Syndicat Mixte de la Côte d'Opale une motion réclamant la fermeture du centre de Sangatte, à l'unanimité de la droite et de la gauche confondue, à l'exception de ma voix (contre) et de celle de Daniel Halloo (abstention). Ca, c'est la réalité ! Aujoud'hui, ce n'est pas qu'ils ont la mémoire courte ! Ils se font simplement un peu oublier... et ils y réussissent.

Jean-Marc Ben


C'Sur et Salam, entre autres, ont signé hier un texte commun.

« Nous, associations engagées quotidiennement auprès des migrants, sommes convaincues que le plan gouvernemental de destruction des jungles est inefficace et aggrave la situation. C'est provoquer l'éparpillement des camps, livrer les migrants aux réseaux mafieux et ne rien régler sur le fond. C'est persister dans l'erreur de 2002. Depuis le discours de M. Besson en avril, le nombre de migrants visibles à Calais a baissé. Certains sont passés en Angleterre. Rares sont ceux qui ont pu déposer une demande d'asile en France. La plupart ont fui les menaces policières, les autres se sont disséminés dans la nature. Ils sont plus que jamais vulnérables, privés d'accès aux soins et à la nourriture et livrés à la seule loi des mafias. Que deviendront ceux qui seront arrêtés dans les jours qui viennent ? Expulsés dans leur pays d'origine ? Relâchés dans la nature ? Renvoyés en Italie ou en Grèce où les conditions de vie des réfugiés sont dramatiques ? Le gouvernement propose une aide au retour volontaire vers des pays en guerre et des dictatures. Combien accepteront de retourner en Afghanistan, Irak, Iran, Somalie, Soudan, Érythrée (...) ? Le gouvernement communique beaucoup sur la tradition d'asile de la France mais une infime partie des migrants a eu la possibilité de demander l'asile. La plupart en est empêchée par le règlement européen Dublin II que la France applique avec zèle, sans utiliser le pouvoir qu'elle a d'en suspendre l'application (...) »

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> Les associations signataires appellent les Calaisiens à un cercle de silence, aujourd'hui à 18 h 30 devant les 4-B.


vendredi 25 septembre 2009

"En ville sans ma voiture ?", c'est fini !


LA VOIX DU NORD, dimanche 20 septembre 2009


EN VILLE AVEC MA VOITURE...


Calais est une ville exemplaire en matière de développement durable. Si, si, c'est Natacha Bouchart qui le dit sur un grand panneau à l'entrée du parc Saint-Pierre.

C'est bien pour cela que l'opération « En ville sans ma voiture », qui a existé jusqu'à l'année dernière, n'aura pas lieu cette année.

C'est bien pour cela que la ville continue de multiplier les déplacements en voiture.

C'est bien pour cela que la digue a été rendue aux automobilistes.

Pour équilibrer son bilan carbone, la ville a intérêt à faire fort pour les Journées de l'environnement...

A. M.


ss_voiture_copie.jpgLa journée "En ville sans ma voiture" avait été lancée en 1998 sous l'impulsion des élus écologistes de la majorité municipale, moi-même, en tant qu'adjoint à l'environnement, et Christian Louchez, conseiller municipal délégué en charge des transports. La ville de Calais avait d'ailleurs été primée "ville pionnière" par le Ministère. C'était devenu un rendez-vous incontournable du monde de l'environnement, attendu par tous comme l'occasion de vivre un centre-ville calme, respirable et convivial, et surtout comme le moment privilégié d'une prise de conscience environnementale. Pour les élus, il s'agissait d'accompagner les actions municipales en cours ou de les susciter, comme une sorte de tableau de bord, de carnet de route. Ne le cachons pas, rendre l'évènement annuel maintenait une pression environnementale sur les élus qui ne sont pas naturellement écolos, vous savez ces élus qui préfèrent construire des parkings au coût astronomique et qui ne serviront parfois pas, plutôt que des pistes cyclables qui ne nécessitent en général qu'un simple coup de peinture. Sous l'ancienne municipalité, même avec des rapports de force parfois difficiles avec le reste de la majorité, les écologistes ont réussi (partiellement) à faire avancer l'écologie dans les politiques publiques, grâce aux évènements annuels mis alors en place.

Supprimer cette journée "En ville sans ma voiture" est une rupture. Les "Journées de l'Environnement" deviennent de plus en plus riquiqui, et vidées de leur sens premier, tout au plus un prétexte pour occuper l'espace Monoprix. La liste commence à être longue de dénis d'environnement, je ne prononce même pas le mot d'écologie qui va sans doute devenir tabou au fil des années...

Madame le Maire n'a pas évoqué cette suppression dans sa communication générale au conseil municipal du 16 septembre. Simple oubli ou désintérêt ?

On va verdir le discours, on va faire de belles expos de photos pour nous montrer l'état de l'environnement dans le monde, comme pour rassurer le bon peuple que c'est bien pire ailleurs... Et on continuera comme avant, ou pire encore, en supprimant ce qu'il restait de valable pour entretenir notre conscience environnementale, parce qu'il y a une urgence écologique déjà entrée en action, elle !

Si, si ! On continuera de parler écologie et environnement, mais pour "amuser la galerie", comme aux dernières "Journées de l'Environnement" où, à propos de l'introduction du bio dans les cantines scolaires proposée par les écologistes et le MoDem, l'adjoint à l'environnement renvoie le sujet aux calendes grecques et à un début de réflexion... pour plus tard. Comme s'il fallait encore réfléchir !

Si, si ! On nous avait dit que la digue rendue aux automobilistes, c'était une simple expérience, et que le sujet serait revu si nécessaire.

Quid de la politique du vélo ? L'adhésion au Club des Villes Cyclables est supprimée et dans le même temps, on fait la réfection des chaussées comme Avenue Blériot... à l'exception des bandes cyclables ! Je l'avais déjà dénoncé en 2007 (voir mon ancien site). Nouvelle municipalité, mêmes méthodes parfois !

Après la venue de la scénariste (calaisienne) de "Home", Isabelle Delannoy, j'aimerais qu'on se souvienne de ses paroles:
"Le développement durable est un investissement, financier mais aussi intellectuel"

PS: Je propose qu'on fasse une expo photos sur toutes les Journées "En ville sans ma voiture ?" depuis 1998. En souvenir... Et qu'on demande l'avis de la population... Accessoirement...

Jean-Marc Ben


J'ajoute à ce billet la lettre ouverte de Patrick Darcheville parue le 16 septembre 2009 dans Nord Littoral, qui montre bien la nécessité d'une vraie politique du vélo sur Calais. A moins de penser que tout a déjà été fait par l'ancienne municipalité (ce que je ne pense pas moi-même), la nouvelle municipalité serait bien avisée de mettre en place un plan local de développement du vélo, avec l'aide des associations référentes (Opale Ecologie Cyclo, Calais Vélo Insertion).

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mardi 22 septembre 2009

Démantèlement de la jungle à Calais

Sans commentaire... Ou plutôt si ! Après le reportage de Calaisis TV, on entendra le témoignage de Philippe Blet, 1er adjoint social-démocrate (dissident socialiste) de Natacha Bouchart (maire UMP) qui explique bien, sur ce sujet difficile et douloureux, la ligne de fracture au sein de la majorité municipale. D'un côté l'UMP, avec Natacha Bouchart, qui applaudit au rasage de la "jungle" et à l'opération de force et de pure communication d'Eric Besson et de Nicolas Sarkozy, et de l'autre côté les sociaux-démocrates et le MoDem (les deux autres composantes politiques de la nouvelle majorité municipale qui se désolidarisent de façon claire de la position insoutenable du maire) critiquant cette opération stérile qui ne résout en rien le problème. L'UMP manipule, l'UMP attise le feu... et ne rend pas service à la ville de Calais en diabolisant le problème des migrants. C'est un cadeau à l'extrême-droite qui saura bien un jour tirer les marrons du feu, surtout quand la population calaisienne s'apercevra de la supercherie. Car rien ne changera, tant que la problématique ne sera pas gérée à l'échelle européenne.


La présence de Natacha Bouchart sur les lieux de l'opération est malvenue car elle est partisane, comme caution municipale au coup de force et à la gestion gouvernementale officielle de ce sujet difficile. Il n'est pas bon de confisquer le pouvoir municipal de façon aussi ostensible. Parallèlement, on peut s'étonner du silence des socialistes et des communistes locaux sur ce sujet de première importance. Troublant, à tout point de vue !



jeudi 17 septembre 2009

Corinne Lepage: "Eric Besson peut bien fermer Calais, ça ne réglera rien !"

corinnelepagephoto.jpgL’annonce, par Eric Besson, de l’évacuation de la « Jungle » de Calais avec pour objectif de stopper l’immigration clandestine, n’est que pure illusion.

Comme pour la fermeture de Sangatte par Nicolas Sarkozy, le seul effet sera le déplacement des personnes vers d’autres lieux tout aussi insalubres dans les localités voisines. Lors de ma rencontre avec les migrants de Loon-Plage et les associations en mai dernier, j’ai pu constater leurs conditions de vie désastreuse. Il est clairement indigne pour la République française de ne pas proposer de solutions de substitution descentes.

Par ailleurs je tiens à rappeler que la plupart des migrants viennent de pays déchirés par la guerre, notamment l’Afghanistan et l’Irak. Ils pourraient tout à fait demander l’asile politique en France mais ils veulent aller vivre en Grand Bretagne où leurs proches résident.

Cette problématique doit donc être considérée dans sa globalité et les solutions ne pourront venir que par une gestion à l'échelle européenne.

Corinne Lepage

Eurodéputée élue dans la circonscription nord-ouest

Présidente de CAP21 et Vice-présidente du MoDem

samedi 12 septembre 2009

Le PCF de Calais se trompe d'ennemi

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LIBERTÉ N°877 du vendredi 4 au jeudi 10 septembre 2009


"Plus révolutionnaire que jamais, l'ex-Vert, ex-Alternatif, ex etc, Jean-Marc Ben est du voyage à lʼUniversité dʼété du MODEM à la grande Motte. Au fil des mois, on comprend mieux «lʼefficacité» des élus écologistes dʼalors dans la défaite de Jacky Hénin et de son équipe en mars 2008 (J.M. Ben était 7ème sur la liste dʼUnion de la Gauche !)"



COMMENTAIRE


Les communistes calaisiens, du moins les auteurs de cette brève assez ridicule dans LIBERTÉ, ont du mal à l'avaler. Pour eux, quand un adjoint de l'ancienne municipalité communiste rejoint le MoDem, c'est qu'il passe dans le camp de l'ennemi héréditaire, la "DROITE !" (prononcez avec l'intonation de Michel Galabru lorsqu'il éructe "LE NORD !" dans "Bienvenue chez les Chtis").

Mais là où le PC local fait fort, c'est lorsqu'il revisite l'histoire politique dans une sorte de révisionnisme des municipales à Calais. La défaite ? C'est la faute des élus écologistes ! Ah ben voilà, fallait le trouver !

Le PC se dédouane. Avant il y avait les écoles du parti pour former les camarades. Aujourd'hui, c'est la méthode Coué.

Certes, le PC fera sans doute son autocritique dans quelques années et évaluera plus sérieusement les raisons de sa défaite, qui reste avant tout celle de Jacky Hénin. Pour l'instant il se fait un peu de cinéma et répète "Jacky, le retour II" mais sans grande conviction. Il s'agit d'abord de maintenir le moral des troupes et les écologistes, qui n'ont jamais été en odeur de sainteté au Parti Communiste, deviennent un bon angle d'attaque.

Au fond, je comprends l'intérêt de la brève: le PC local sait déjà qu'il n'arrivera plus à rassembler autour de lui pour les prochaines municipales à Calais et il se replie naturellement sur un schéma "union de la gauche" classique qui lui a profité dans les années 1970, mais qui n'a plus de pertinence aujourd'hui. Est-ce que le PC dirait aujourd'hui que le PS a joué un rôle dans sa défaite de 2008 ? Non, tandis que mettre ça sur le dos sur les écologistes de l'ancienne majorité municipale et sur les Verts qui nen faisaient pas partie, voilà qui peut parler aux militants. Le PC craint plus que tout un rassemblement large, dans l'esprit de ce qui s'est passé à Marseille entre Vincent Peillon (PS), Robert Hue (PCF), Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie) et Marielle de Sarnez (MoDem). Et à Calais, pas question pour les communistes d'accepter une sorte de 3ème voie. Raison de plus pour cibler ceux qui sortent du schéma préétabli par eux. Question subsidiaire: et si les socialistes sortaient eux aussi de ce cycle perdant-perdant ?

Je n'ai rien contre les communistes. Je les ai côtoyés trop longtemps pour ne pas les aimer un peu, certains plus que d'autres. Mais cela fait plusieurs fois qu'ils m'asticotent, dans ''Liberté'', "Le Rusé*, ou la presse locale. A cette fréquence, ce n'est sans doute pas innocent politiquement. Les défaites, collectives ou personnelles, doivent nous aider à réfléchir, pas de nous enfermer dans une posture revancharde. Le projet municipal de la gauche était-il à la hauteur des enjeux locaux ? Je pense que non. L'obstination des communistes à refuser l'ouverture au 2ème tour n'a-t-elle pas joué ? Assurément. Enfin, les partis "dominants", qu'il s'agisse du PCF à Calais ou du PS ailleurs, gagneraient à devenir plus humbles, moins méprisants pour leurs alliés. La recomposition politique en cours dans le pays et dans notre cité devrait calmer leurs tentations hégémoniques.

Les écologistes ont mal vécu les négociations programmatiques avec la gauche PC-PS (j'ai déjà communiqué sur ce sujet) et ont été écrasés par les deux "frères ennemis". Nos propositions ont été rejetées à 80% et nous savions pour notre part que le programme de l'équipe sortante n'allait pas être assez mobilisateur et qu'il n'aurait pas fait "rêver". Les écologistes étaient redevenus des supplétifs. Simple rapport de force: ne plus appartenir à un parti vous fragilise (cette leçon vaut pour toutes les majorités municipales, quelles qu'elles soient). Il y a une leçon à tirer de ces municipales 2008: 1°) C'est le projet qui compte, pas les combinaisons d'appareils; 2°) Plus aucun parti n'a de droit "naturel" à l'hégémonie, pas plus le PC que le PS. Cela vaut aussi pour la nouvelle majorité municipale dirigée par l'UMP.

Si l'union consiste à se rallier à celui qui s'autoproclame "le plus fort", alors c'est pourri d'avance. Que ce soit pour Jacky Hénin ou aujourd'hui Natacha Bouchart. L'union n'est pas un ralliement.

Personnellement, après avoir été carté vert et alternatif pendant 14 ans, et écologiste indépendant non carté ces 6 dernières années, j'ai décidé, toujours écologiste, de rejoindre le MoDem parce que j'ai estimé que c'était là où il se passerait le plus de choses à l'avenir, de par sa position centrale, de pivot. Et en effet depuis un mois le MoDem est devenu le "centre" d'intérêt de la classe politique. On n'y fait certainement pas de la politique autrement (je doute que ceux qui en parlent le plus le fassent vraiment), mais au moins on y fait de la politique honnêtement et courageusement. Suite à cette Université de rentrée du MoDem, à laquelle j'ai participé (avec Michèle Courmont, Jean-Marc Leroy, Gérard Clais, Paméla Bourigeaud, Gilles Brunot, Jean-Marc Pichon), nous travaillons d'abord sur le projet, pour le confronter aux autres, dans la perspective d'une alternative politique au système Sarkozy.

Alors, chers camarades, NOUS ne posons aucune exclusive au nouveau rassemblement écologique, social et démocratique, rien ne servira de "diaboliser" le MoDem parce qu'il vous apparaît comme le prolongement de l'ancienne UDF ou parce qu'il sort de votre schéma gauche-gauche qui n'est pas majoritaire de toute façon dans la société. Chers camarades, le MoDem sera peut-être une chance pour vous dans une autre configuration, cessez de nous attaquer, respectons-nous, l'histoire n'est pas écrite d'avance. Songez, même si ça vous fait mal a priori, au "compromis historique" du Parti Communiste Italien (avec Enrico Berlinguer), qu'a rappelé fort à propos Robert Hue lui-même à Marseille.

Vous n'avez plus la main, mais vous n'êtes pas perdus pour autant.

Jean-Marc Ben


*Rusé: "Rassemblement Unitaire Social Écologique". L'adjectif "écologique" me semble de trop, il y a usurpation d'identité politique, non ? Si on enlève donc le "É", cela devient le RUS... Tiens, en prononçant toutes les lettres, ça fait tout de suite plus "rétro"!

jeudi 30 juillet 2009

Rendez la digue aux Rosalies !

Rendez la digue aux Rosalies ! - La Voix du Nord Calais, jeudi 30 juillet 2009


On ne cessera jamais de regretter que la digue Gaston-Berthe ait été rendue aux voitures pendant la saison estivale, à leurs moteurs assourdissants, à leurs fumées d'échappement gâtant l'air iodé, au danger de leur cohabitation avec les plagistes pour rejoindre le sable, les bras alourdis par les sacs et les serviettes. Et que dire des petites Rosalies au volant desquelles s'était assis hier, un groupe d'enfants, à la queue leu leu, obligés de pédaler à côté des véhicules ? Ce serait un beau geste écologique que d'interdire la digue aux véhicules motorisés. Aussi beau qu'une exposition de Yann-Arthus Bertrand.

A.-S.H.


COMMENTAIRE
rosalie-voiture-pedales.jpgJ'avais critiqué la décision municipale de "dépiétonniser" la digue lors de la commission de l’environnement du 10 juin 2008, considérant qu’il s’agissait d’un « retour en arrière incompréhensible qui ne se justifiait pas du point de vue de l’environnement et de la sécurité des familles. La décision de remettre la digue à la circulation automobile n’est en rien une réponse à une demande formulée par la population. Si c’était le cas, on ne refuserait pas le référendum réclamé par les écologistes. La majorité municipale s’honorerait en reconnaissant son erreur ou en organisant cette consultation. Sans doute le premier faux-pas de la nouvelle majorité municipale en matière d’environnement, de tourisme (non durable) et tout simplement d’animation du front de mer.» Voir mon ancien blog.
La même argumentation reste valable aujourd'hui. Madame le Maire serait bien avisée de se mettre en conformité avec son engagement, que je salue, pour le développement durable.

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mercredi 29 juillet 2009

La Terre vue du Ciel - Y. Arthus-Bertrand

Du 20 juillet au 31 octobre 2009 - CALAIS Parc Saint Pierre - Tous les jours - Entrée libre



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D'une qualité esthétique exceptionnelle ! A voir donc.

Mon avis à chaud: je crains, parce que la majorité des panneaux, à 95%, concerne les parties les plus "exotiques" du monde, que le message ne soit quelque peu dévoyé... Que les visiteurs ne soient "logiquement" (et pas "écologiquement") amenés à penser que les choses seraient graves AILLEURS et que notre responsabilité locale ne serait pas en jeu. Que cette exposition ne nous transforme en simples spectateurs du désastre écologique en cours. Que cette exposition ne soit qu'un simple coup médiatique...

Allez ! Je veux croire qu'elle amènera à l'action écologique, de nos concitoyens et de notre municipalité. Sincèrement !

Car l'urgence est là, pour la planète et pour Calais, et pour notre région. Et on peut compter sur moi, et sur nos amis écolos (du MoDem et d'ailleurs), pour aider à faire avancer le schmilblick, en dehors de toute considération politicienne. Qu'on se le dise, à la ville comme à l'agglo ! L'écologie se passe bien de tout clivage politique.

PS: De petits actes significatifs parlent parfois plus que le plus beau des engagements en faveur du développement soutenable dans les discours. J'attends toujours que la municipalité revienne sur son refus (non argumenté à l'époque) d'accorder une subvention à "Naturalistes sans frontières", mais comme s'y est engagée Madame le Maire, suite à mon intervention en conseil municipal, les choses devraient s'arranger pour cette association qui est devenue sur le Calaisis une référence en matière de défense de la biodiversité. Ce qui me choque c'est qu'en parallèle on ait refilé sans discuter 10.000 euros de subvention à L'Association Maritime des Chasseurs, association pourtant friquée (aidée par l'Etat, la région et le député socialiste Gilles Cocquempot), et qu'on n'en ait pas discuté en commission Ecologie. Je ne veux même pas penser à un quelconque passe-droit de clientélisme électoral... Wait and see !

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vendredi 3 juillet 2009

Dossier ERAS à Calais, beaucoup de monde à la réunion publique le 1er juillet 2009

Lu sur le blog de Jean Ségard ===> http://blog.ifrance.com/segard.sangatt/2

UN PUBLIC NOMBREUX A LA REUNION D'INFORMATION SALLE PASCAL LE 1ER JUILLET AVEC ERAS AU MENU

La première constatation évidente est que le sujet intéresse; pour s'en convaincre, il suffisait de voir la salle pratiquement comble. Elle aurait pu être pleine à craquer, archicomble ou bien même être trop petite. En tout cas, les personnes présentes souhaitaient tout simplement être mieux informées sur un sujet somme toute délicat. Il y a bien sûr des éléments positifs et d'autres plus sujets à interrogation légitime. Un cinquantaine d'emplois sont à la clef, ce qui par les temps qui courent n'est pas négligeable. Seulement, dans un tel dossier où l'on parle malgré tout de classement Seveso, dioxine, etc, il est normal de vouloir y voir plus clair. Après la présentation du projet nouvelle mouture, un Questions-Réponses a eu lieu. Parmi les interventions, nous retiendrons celle de Monsieur BOGAERT, Président de l'ADECA, sensibilisé à la présence d'une école non loin de l'implantation prévue, Monsieur le Docteur LEROY, Adjoint au Maire de CALAIS, qui a insisté sur les risques de cancer, ainsi que celle de Jean-Marc BEN, conseiller municipal de CALAIS, qui a rappelé la possibilité d'éviter la rotation importante de camions en utilisant le rail par exemple. Ces trois intervenants connaissent bien leur sujet, ils savent approfondir leur réflexion. Madame Natacha BOUCHART a souligné que la passion devait céder la place à la raison et Monsieur Gavory a rappelé à juste titre que toutes les décisions sont prises dans le cadre et le respect des lois.

Cette première réunion a permis un premier échange fructueux des points de vue, une seconde réunion est prévue pour la rentrée. Tous ceux qui voudront nourrir leur réflexion d'ici là, ne manqueront pas de lire la presse locale et régionale mais aussi d'aller sur des sites spécialisés, et pourquoi pas sur le blog de Jean-Marc BEN, toujours pragmatique dans l'analyse des sujets.


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INTERVENTION DE JEAN-MARC BEN SUIVIE PAR UN PUBLIC ATTENTIF



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PARMI LES PERSONNALITÉS, ON RECONNAÎT DE GAUCHE À DROITE ET AU CENTRE M. GAVORY, SOUS-PREFET DE CALAIS, NATACHA BOUCHART, MAIRE DE CALAIS, ET PHILIPPE BLET, PRESIDENT DE CAP CALAISIS



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UN PUBLIC NOMBREUX ET ATTENTIF

Un autre bon blog à ne pas oublier: le blog de Claude Ségard

samedi 27 juin 2009

Flash-back: quelques photos du passé...

1. HervLand-Marc-Patr-Chr-Gaillard.jpg 2. MP-DV.jpg

3. JMB-DV.jpg 4. JMB-DV-CHRL-MP.jpg
5. MCB-DV-JMB-MP.jpg 6. Henin-JJB-JMB.jpg
7. Drapeautibet.jpg 8. Drapeautibet2.jpg


SOUVENIRS, SOUVENIRS...

1. Reconnaissance des lieux sur le site Gaillard, pour lequel les Verts seuls (nous en étions encore) avaient proposé la réhabilation (vers 1995). Depuis, l'idée a fait son chemin. C'est aujourd'hui le Collège des Dentelliers.
2. Journées d'été des Verts en 1997. Réception officielle, Dominique Voynet était Ministre de l'Environnement. De gauche à droite: Jean-Marc BEN, adjoint, Marc PELABON, et Dominique VOYNET, ministre.
3. Jean-Marc BEN, adjoint, avec Dominique VOYNET, ministre. De quoi discutent-ils ? De gestion écolo à l'échelon communal et au niveau national, du rapport de l'élu écologiste avec le mouvement... et du moral des troupes.
4. De gauche à droite: Jean-Marc Ben, Dominique Voynet, Christian Louchez, Jean-Jacques Barthe, Marc Pélabon. On aurait pu se raser, les trois écolos !
5. Signature du Livre d'Or de la ville. Euphoriques !
6. Cérémonie des voeux, deux maires (Jacky Hénin, Jean-Jacques Barthe) et un adjoint (année 2000)
7. Inauguration "Un drapeau pour un statut de pleine autonomie pour le Tibet" le jeudi 7 mars 2002 en présence du maire de Calais, Jacky Hénin, des élus écologistes et de notre amie regrettée Véronique Desenclos (à ma droite sur la photo).
8. Pose du drapeau tibétain (un grand moment)... en espérant que la nouvelle municipalité ne l'enlèvera pas. Pour en savoir plus, cliquer ici

dimanche 24 mai 2009

La fête des voisins à la Résidence Tournesol

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On se voit comme ça presque tous les jours "en coup de vent", on se croise, on se lance un bonjour rapide et banal mais on ne se connaît pas. Il faut des journées comme ça pour faire connaissance et créer des moments de convivialité. Et nous, à la Résidence Tournesol, la fête des voisins c'était ce samedi 23 mai. Remercions encore les deux courageuses organisatrices, Marie-France Clipet et Marie-Claire Gomel qui ont "osé" prendre cette heureuse initiative.

Le soleil était au rendez-vous, chacun a apporté une boisson, des amuse-gueules, un plat... et son enthousiasme. C'était la fête, celle du partage et de l'amitié. On s'est présenté, on a découvert la passion, les centres d'intérêt des uns et des autres. On a plaisanté, discuté, parfois sérieusement, et on est reparti avec, déjà, quelques idées pour la prochaine fête des voisins.

Une réussite !

mercredi 20 mai 2009

Portes ouvertes au Lycée Agricole de Coulogne

C'était le 8 mai 2009. L’association "Naturalistes Sans Frontières" était présente au Lycée Agricole de Coulogne pour présenter ses réalisations et projets et la maison à hirondelles et chauves-souris issue de la collaboration de :

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- Naturalistes sans Frontière

- La Fondation Nature et Découverte qui a financé à 80 % cette maison à hirondelles/chauves-souris.

- Le Lycée Agricole de Coulogne qui a mis à disposition le terrain et payé les 30 nids artificiels.

- L’entreprise Monchiet qui a travaillé les plans pour aboutir à ce résultat. Un coup de chapeau à cette entreprise représentée par M. Héliot qui a gratté au plus juste ses prix afin de faire en sorte que ce projet devienne abordable financièrement.

Nous avons eu le plaisir de pouvoir parler de la préservation de la biodiversité et des espèces protégées, des solutions que nous préconisons, avec M. DUBUT maire de Coulogne, avec des élus calaisiens : M. Jean-Marc LEROY, M. Jean-Marc BEN et Mme Michèle COURMONT, également présidente de OPH (Office Public de l’Habitat) de Calais.

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Nous avons souligné les causes du déclin de la population des hirondelles qui sont nombreuses et variées :

Parmi celles-ci: la perte de l’habitat, les constructions ne permettent plus l’accroche des nids (cache-moineaux – peinture lisse, PVC). Par ailleurs, les habitants tolèrent difficilement les « salissures » sur leur façade. On assiste donc parfois à des destructions volontaires alors qu’il est si facile d’installer une planche à fientes sous les nids pour régler le problème. Il faut aussi savoir que ces fientes récupérées constituent un excellent engrais.

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Il y a aussi la disparition des chemins de terres permettant la fabrication des nids remplacés par le goudron et d’autres raisons plus générales : le réchauffement climatique, la désertification. Certaines hirondelles vont jusqu’en Afrique du Sud passer l’hiver , ce qui représente un parcours très éprouvant occasionnant d’emblée une perte de 50% à 60% des effectifs. Lors de leur retour, les hirondelles doivent reconstituer leur réserve de graisse par une halte au Sahel avant d’affronter le Sahara et traverser la Méditerranée. Une sécheresse au Sahel peut s’avérer désastreuse pour cette boule de plumes de seulement quelques grammes ! MAIS IL Y A SURTOUT l’utilisation intensive d’insecticides et autres pesticides qui conduit à une dramatique diminution du nombre de leurs proies et induit également quantité d’empoisonnement par ingestion des insectes contaminés, sans parler de la pollution des boues permettant la construction des nids. Les chiffres officiels sont catastrophiques et annoncent probablement la disparition totale de l’espèce si l’on n’y prend pas garde.

Il n’y a donc pas d’autre choix que de réagir immédiatement avant qu’il ne soit trop tard.

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